Carnet [ 1 ] 2


C'est parti pour le désert
9 juillet 2005  | AFRIQUE DU SUD | © club des 4
  De plus en plus sec  
  9 juillet 2005  |  départ de Cap Town  AFRIQUE DU SUD

Pour la suite de notre périple, nous prenons la direction de la Namibie et du Botswana. Nous avions prévu de relier en bus, la ville du Cap en Afrique du Sud à Windhoek, la capitale de la Namibie. Après un conseil de famille, les 22 heures de route n’ont enchanté personne, donc nous prenons l’option location de voiture pour quitter le Cap et aborder la Namibie en douceur. Notre choix se porte sur une Toyota Condor, nous l’avons déjà testé, et nous pourrons, quelques fois, dormir dedans. Après avoir fait le plein de nourriture et de 15 litres d’eau, nous partons pour le désert namibien. Et si on gardait la voiture jusqu’au Botswana ? (pas chiche !), et si on faisait 4000 km jusqu’au Zimbabwe. Non, ils ne vont pas oser ?!… On va se gêner, tiens…
Donc, 500 km après le Cap, passage de la frontière et Welcome in Namibia. Dans ce pays, il n’y a que 11% de route goudronnée, le reste n’est que pistes de sable et de cailloux. Je vous plante maintenant le premier décor : Piste caillouteuse en ligne droite à perte de vue, formidables montagnes de roches rouges au loin. De chaque côté, du sable et des rochers, des buissons secs épars et derrière la voiture, un nuage de poussière qui

nous accompagnera tout au long de notre voyage. Un ciel bleu pur sans nuages avec un soleil qui se marre en nous voyant. Je crois que maintenant, nous avons un avant-goût de l’enfer…
Cela dit, le Club des 4 est tout excité et je nous soupçonne d’adorer les déserts.
Le paysage est irréel, nous ne croisons personne, il fait chaud, nous prenons la direction d’un camping dans une vallée, nous n’avons pas réservé, si on a un problème, on dormira dans la voiture (en plein désert, ils sont fadas). Nous traversons des lits de rivières asséchées, ici il n’a pas plu depuis des mois. Les quelques buissons font maintenant place au sable et aux rochers. Nous rentrons dans le canyon et croisons deux 4 x 4 avec des jerrycans d’essence, les tentes sur le toit, 2 roues de secours et tout le barda. Nous, avec notre voiture de ville, un plein d’essence et nos 15 litres d’eau, nous faisons pâle figure. Le seul avantage que nous avons, ce sont les enfants et en cas de galère, on pourra les échanger contre de la nourriture et de l’eau. Enfin… Si on rencontre quelqu’un bien sûr.




Nous arrivons enfin à notre premier camp de base au fond du canyon.
Il y a des arbres, de l’herbe, un peu d’eau… Mais comment est-ce possible ?… C’est tout bête, ils ont construit un petit barrage et hop, ils ont de l’eau toute l’année.
10 juillet 2005  | NAMIBIE | © club des 4
  Osons  





10 juillet 2005  | NAMIBIE | © club des 4
  Canyon en vue  
  10 juillet 2005  |  Fish River Canyon  NAMIBIE

Nous sommes de vrais aventuriers et donc, au lieu de dormir dans la voiture, nous allons passer la nuit dans une grande chambre pour quatre. Nous faisons quand même un grand barbecue à la belle étoile pour cuire notre mètre de saucisse (ici, les saucisses sont vendues au mètre, il faut le savoir). Ah, j’oubliais, il y avait aussi des piscines d’eau chaude et un bon bain en plein désert, ça le fait ! Ici, c’est l’hiver, il ne pleut pas, les journées sont chaudes et les nuit très fraîches, alors un peu d’eau chaude ne peut pas nous faire de mal.
Le lendemain, nous remontons la rivière à pied, il fait déjà très chaud, un groupe de babouins sauvages nous accompagne sur l’autre rive. En silence, on s’observe mutuellement, il y a plein de petits, le temps de prendre quelques photos et ils disparaissent dans les broussailles.
Il est midi, on fait une petite halte au bord de l’eau pour pique-niquer à l’ombre. Maureen a très chaud et elle enlève son chapeau. C’est plus facile de faire parler un éléphant que de persuader Maureen de mettre quelque chose sur sa tête. Résultat, petite insolation (il fallait un test) et maintenant je crois qu’elle a compris : quand on est dans le désert, au soleil, il faut garder son chapeau sur la tête !




Le lendemain, Maureen est vraiment malade. Dans la voiture malgré la clim, il fait très chaud, nous avions prévu une autre halte, mais vu son état, nous allons directement vers Keetmanshoop. Après quelques heures de piste, nous voici en ville, enfin ce qu’ils appellent une ville : petits magasins, station-service (indispensable) et quelques maisons. Nous trouvons un petit hébergement au frais (si frais d’ailleurs qu’une petite flambée sera la bienvenue).
En fin de journée, Maureen va mieux, elle remange, recommence à boire et à parler. Ouf, c’est passé !
Nous ne sommes pas assez bien équipé pour le camping, il nous faut une table et des chaises pliantes.
Ce n’est pas vraiment l’endroit pour faire ce genre d’achat, mais nous trouvons quand même une table et une chaise. Ce n’est qu’un début et l’on fera la chaise musicale pour savoir qui aura le privilège de s’asseoir…
12 juillet 2005  | Keetmanshoop  — NAMIBIE
  Nid d'autruches ?  





La vallée Tranquille
13 juillet 2005  | NAMIBIE | © club des 4
  Carcasse de voiture chez Anne  
  13 juillet 2005  |  Maltahöhé  NAMIBIE

Dans une brochure, nous avions trouvé l’adresse de " La Vallée Tranquille ", avec un nom pareil, il était possible que ce B & B soit tenu par des Français. On envoie un mail et on nous répond en français. Génial, on va parler un peu notre langue maternelle. De plus, ils peuvent nous organiser une visite dans un orphelinat. Banco, on va rester deux nuits, merci Anne pour le tarif " spécial compatriote ". Après quelques heures de piste (ici, on ne calcule pas en kilomètres mais en heures), nous voici à destination. Nous comprenons maintenant mieux le nom de l’établissement, une ferme de 13000 ha, perdue en plein désert, entourée de montagnes sans végétation, proche d’un lit de rivière asséchée. Nous sommes à une heure du prochain village (enfin plutôt de la station-service accompagnée de quelques maisons). Léo et Maureen se font un nouveau copain, Ronny (19 ans), ensemble, ils donnent à manger aux autruches et organisent une balade au coucher du soleil sans les parents, ça c’est de l’aventure !
Le soir, nous apercevons quelques chevaux sauvages et plusieurs koudous viennent prendre un verre dans l’abreuvoir des vaches.
Formidables moments passés avec notre hôte, Anne, d’une gentillesse simple autour d’une bonne bouteille et d’un copieux repas. Elle nous organise la journée de demain pour aller voir une chorale dans un orphelinat.




Chorale de Maltahöhé
14 juillet 2005  | AFRIQUE DU SUD | © club des 4
  Belle équipe  
  14 juillet 2005  |  Maltahöhé  NAMIBIE

Arrivés dans ce bout du monde, nous découvrons de vieux bâtiments en piteux état. Dehors, le sol n’est que sable, quelques enfants nous observent derrière le grillage des fenêtres. Dans le réfectoire, une trentaine d’enfants nous attendent pour faire leur tour de chant. Côté spectateur, quatre chaises bien alignées sont prévues pour nous. Nous serons donc seuls à regarder le show. Intimidant d’être devant 30 enfants habillés de costumes traditionnels. Ils sont lumineux, nous sourient et le son des djumbés fait son apparition. Les enfants chantent ensemble et le plancher en bois craque sous leurs pas rythmés. Leurs chants sont envoûtants, leurs danses enivrantes, leurs costumes fait d’une multitude de tissus, viennent de leur culture nomade. À la fin du spectacle, nous apprenons avec difficulté à reproduire leurs clics de la bouche qui font partie de leur langage " Namas ".

Léo et Maureen attendent avec impatience le moment où ils pourront faire la distribution de bonbons. Nos deux compères sont fiers de donner un peu de bonheur à leur tour. Ensuite, la troupe nous explique leurs traditions, mais les questions commencent à pleuvoir… Et en France, comment est l’école, les problèmes de santé, comment peut-on faire un si grand voyage autour du monde… Dans leurs yeux, nous comprenons que nos réponses les surprennent énormément, que nous habitons presque un paradis, alors qu’eux sont dans le désert oublié de tous… Une grande et belle rencontre, émouvante, pleine de richesse qui ne nous laisse pas indifférents. Si comme nous, vous vouliez acheter le CD qu’ils ont réussi à éditer et qui nous accompagne maintenant tout au long de notre voyage, ou simplement les aider, voici leur adresse : AMA-Buruxa cultural group  daweb@iway.na




15 juillet 2005  | NAMIBIE | © club des 4
  Campement de luxe  
  15 juillet 2005  |  Tsaubab River Camp  NAMIBIE

Nous continuons notre route en direction des dunes rouges de Sossusvlei. Aucun hébergement disponible à un prix correct à proximité. Nous choisissons donc un camping au bord de l’eau, à 1h30 des dunes. Tu parles d’eau, une rivière complètement asséchée… Mais un emplacement de choix, seul au bord de l’eau (hi, hi !). La douche perso, est magnifiquement construite entre deux arbres, le lieu est calme (normal, on est dans le désert) et l’on se prépare à passer deux nuits dans la voiture. De drôles d’oiseaux viennent à notre rencontre, on prépare le feu et l’on tente les spaghettis à la bolognaise sur feux de bois ! Je vous le conseille, ce n’est pas facile, mais quel régal.
Les enfants ont très bien dormi et je suis sûre que les parents dormiront mieux la prochaine fois. Après cette nuit agitée (la voiture, c’est quand même mieux pour se déplacer…) Et une grande balade dans les dunes, le sommeil sera plus profond !




  la suite de ce carnet…